Asher, Jay – Treize raisons (Thirteen reasons why) – 2007.
Clay reçoit treize cassettes enregistrées par Hannah Baker avant qu'elle ne se
suicide. Elle y parle de treize personnes impliquées dans sa vie : amies ou ennemies, chacune de ces personnes a compté dans sa décision. D'abord choqué, Clay écoute les cassettes en cheminant
dans la ville. Puis, il se laisse porter par la voix d'Hannah. Hannah en colère, Hannah heureuse, Hannah blessée et peut-être amoureuse de lui. C'est une jeune fille plus vivante que jamais que
découvre Clay. Une fille qui lui dit à l'oreille que la vie est dans les détails. Une phrase, un sourire, une méchanceté ou un baiser et tout peut basculer...
Hannah Baker a commis l’irréparable, elle s’est suicidée. Mais avant de tirer sa révérence, Hannah a senti le
besoin de confier à son magnétophone les raisons de son geste. 14 cassettes sont ainsi enregistrées. 14 cassettes pour 13 raisons, 13 personnes. Dans ses enregistrements Hannah dénonce,
questionne, essaye de comprendre le comportement de ceux et celles qui par leurs gestes, parfois graves, parfois, en apparence, sans conséquences, l’ont poussées à croire qu’il n’y avait plus
d’espoir. Une fois les enregistrements terminés, elle poste le tout à la première personne avec des règles simples à suivre. 1. Écouter les cassettes. 2. Poster les cassettes à la personne
suivante. Si la chaîne est brisée, les enregistrements seront rendus publics.
Le livre commence au moment où Clay Jensen se rend au bureau de poste pour y laisser les cassettes à l’adresse
de la personne suivante. Il découvre, épuisé et choqué, sa ville, son école, les gens qui l’entourent sous un jour différent après avoir passé une nuit à écouter les dernières paroles d’Hannah.
Il se souvient d’hier, de sa découverte du colis chez lui et de son écoute des cassettes. Nous découvrons alors en même temps que lui le nom des personnes et les actes qui leurs sont reprochés.
Avec lui nous passons par toute une gamme d’émotions : peur, angoisse, déception, dégoût, joie, peine, révolte et culpabilité.
Mon adolescence est loin derrière moi, mais ce livre nous replonge tout à fait dans les codes et conventions de
la vie dans une école secondaire. L’importance de respecter les règles sociales, de la réputation, de l’apparence. Tout se joue sur ce qu’on pense de toi, pas sur ce que tu es réellement. En
fait, pas si sûre que ça change vraiment après l’école secondaire. Les faits reprochés aux 13 personnes sont parfois graves et parfois banals. Mais on comprend que tous se sont accolés pour
contribuer à construire le mur qui a isolé Hannah.
La première chose qui nous pousse à ouvrir ce livre, c’est la curiosité. Une curiosité malsaine peut-être.
Qu’est-ce qui a bien pu la pousser au suicide? On pense d’abord à un gros bouleversement, à un événement tragique. Pour se rendre compte que c’est plutôt une accumulation de choses qui ont
convaincu cette jeune femme que ça ne valait pas la peine de continuer. Égoïsme et mesquinerie. On ne pense pas toujours, sinon rarement, aux conséquences de nos gestes sur les autres. Certains
par manque de sensibilité ou de réflexion. D’autres par manque de conscience.
Le livre est écrit simplement. Il se lit facilement, les paroles d’Hannah étant mises en contexte par les
interventions, les sentiments et les souvenirs de Clay. Bref, une bonne lecture qui pousse à la réflexion. Beaucoup de gens devraient le lire. Sans prétende que ça éviterait des suicides, ça
rendrait peut-être la vie de certaines personnes moins misérable et le comportement de d’autres moins méprisable.