Brontë, Charlotte – Jane Eyre – 1847.
Orpheline, Jane Eyre est recueillie à contrecœur par une tante qui la traite durement et dont les enfants rudoient leur cousine. Placée dans un orphelinat, elle y reste jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Elle devient alors institutrice dans une famille et tombe passionnément amoureuse du tuteur de son élève. Un amour partagé, mais les deux amoureux devront franchir bien des obstacles.
Comme je voulais lire «L'affaire Jane Eyre» de Jasper Fforde, je me suis dit, il faudrait bien lire le fameux roman de Charlotte Brontë d'abord. Oui je suis une femme de principe! Que voulez-vous on ne se refait pas. Je ne sais pas dans quel mesure le roman «Jane Eyre» fait parti de l'histoire de Jasper Fforde, mais je ne regrette pas ma décision de lire ce livre, car j'ai beaucoup apprécié ma lecture.
Jane Eyre est recueillie par son oncle maternel à la mort de ses parents. Quand celui-ci meurt à son tour, elle se retrouve méprisée et tyrannisée par sa tante et ses cousins. À dix ans, elle prend finalement le chemin de l'orphelinat Lowood où, dans des conditions de vie souvent misérables, elle étudie, se fait des amis et apprend son futur métier d'institutrice. Après 8 ans passés à Lowood, comme élève et comme professeure, elle fait paraître une annonce dans un journal et se trouve une place d'institutrice à Thornfield Hall, auprès d'Adèle, jeune française pupille du maître de Thornfield, Edward Rochester. Au fil du temps, Jane et M. Rochester se rapprochent, s'apprécient de plus en plus et finissent par tomber amoureux. Mais devant l'impossibilité d'un mariage avec celui qu'elle aime, Jane quittera Thornfield pour une année riche en expériences, apprentissages et surprises.
Je voudrais avec lu Jane Eyre beaucoup plus tôt dans ma vie. L'adolescente que j'étais se serait retrouvée dans cette histoire romanesque et surtout dans le personnage de Jane Eyre lui-même. En effet, je partage avec elle le même goût pour la contemplation de la nature, la riche vie intérieure, la solitude imposée puis quelque fois recherchée et la même peur de déplaire à ceux qui ont de l'importance à mes yeux. Bien des fois j'aurais voulu avoir sa force et sa dignité face à l'adversité.
Malgré sa date de publication assez ancienne, 1847, le livre n'est pas difficile d'accès. L'écriture est fluide et légère comme son héroïne, et l'emploi d'expressions, de mots ou de tournures de phrases du milieu du 19e siècle n’alourdit pas la narration, mais l'enrichi plutôt. Le déroulement de l'histoire maintient toujours notre intérêt. Les personnages sont magnifiquement rendus dans leur caractères et leur psychologie et sont souvent attachants. Les bons sont bons et les méchants sont méchants, mais sans jamais tombés dans la caricature. Jane est entière, sympathique et courageuse. Elle affronte tous ces malheurs, et ces bonheurs, avec calme, dignité et intelligence. Helen Burns, orpheline de Lowood, est touchante par sa résignation, sa dignité et sa foi. Saint-John Rivers, pasteur, est quand à lui PÉ-NI-BLE d'orgueil et de fanatisme.
Charlotte Brontë est la première des sœurs Brontë a avoir été publiée. Le succès de son roman fut tel qu'il précipita la publication des ouvrages de ses sœurs. Jane Eyre s'inspire pour beaucoup de faits, de lieux et de personnes réels. Wikipédia a un article assez intéressant à ce sujet.
Bref, une très bonne lecture qui nous plonge au cœur d'une magnifique histoire d'amour et au milieu du 19e siècles anglais avec ses codes et ses conventions. Mon seul regret est de ne pas l'avoir lu plus tôt!
Jane Eyre disant son fait à Mrs Reed. Seconde édition, 1847.