Molière – Les précieuses ridicules – 1659.
Magdelon et Cathos, deux jeunes provinciales, débarquent à Paris en quête d'amour et de jeux d'esprit. Gorgibus, père de Magdelon et oncle de Cathos, décide de les marier à deux prétendants, mais elles les ridiculiseront de telle façon que ceux-ci décident de se venger... Cette comédie en un acte et en prose, la première de Molière imprimée en 1660, affichait son ambition d'offrir à ses contemporains un miroir déformant de la préciosité ridicule, du grotesque bourgeois.
Satire qui traite d'un sujet malheureusement intemporel, le snobisme et le fait d'accorder plus d'importance au paraître qu'à l'être. Il faut, pour commencer, s'adapter au langage. Oui parce qu'un langage du 17e siècle, en prose, et dit par des précieuses ridicules qui ne savent pas grand chose, mais pense savoir et font des tournures de phrase...ridicules, c'est de prime abord, un peu difficile d'accès. Par contre, une fois acclimaté à ce langage, j'ai réellement apprécié toute la drôlerie de la pièce et la critique sociale, encore et plus que jamais actuelle, derrière l'humour. Si quelque chose, ou quelqu'un, est à la mode, est «in», alors c'est tout bon. Est-ce futile, insignifiant, frivole? Sans queue ni tête? Est-ce que c'est nocif et nuisible à long terme? Est-ce ridicule? Aucune importante, c'est à la mode! Bon j'arrête ici ma montée de lait... C'est pas drôle à se taper sur les cuisses, mais j'ai passé un bon moment quoi qu'un peu court. Je vous laisse sur cette perle de sagesse d'une de nos précieuses ridicules, Cathos : «...et pour moi, j'aurais toutes les hontes du monde, s'il fallait qu'on vînt à me demander si j'aurais vu quelque chose de nouveau, que je n'aurais pas vu.»
Lu en 2011.
PAL Diet -4