Matheson, Richard – Je suis une légende (I am a Legend) – 1954.
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie. Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil... Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.
J’ai beaucoup aimé ce roman, il m’a réellement touché. L’auteur a un don pour nous rendre presque palpable la solitude du personnage principal. On ressent ses espoirs, désespoirs, et toute la lourdeur de l’ambiance. On vit avec lui sa routine emplie de peur et d’isolement. Emplie du fait qu’il doive lutter sans cesse pour rester en vie dans une existence où rien ne le retient, et où il est devenu une anomalie. L’horreur est d’ailleurs plus là, dans son combat contre l’isolement et le risque de devenir fou à force de vivre seul avec ses pensées et ses souvenirs. Puis, il y a cette menace constante des vampires, qu’il combat du mieux qu’il peut. Cette menace qui l'oblige au confinement de sa maison et de sa musique, pour éviter de voir et d'entendre ses anciens voisins, maintenant vampires, qui encerclent chaque soir sa demeure. Mais Neville est ingénieux et intelligent, et on apprécie ses trouvailles pour rester en vie et chasser les vampires. De plus, sa quête scientifique pour trouver une cause et un remède à la maladie, qui est à l'origine de l'épidémie, vient ajouter encore plus de profondeur au récit.
C’est un très bon roman fantastique, puisque derrière l’histoire d'horreur d’une population presque entièrement changée en vampire, il y a une observation de nos rapports aux autres et à la société : la mort, le deuil, la solitude, l’exclusion, la majorité qui à toujours raison, et la minorité qui finit toujours par être une menace.
Lu en 2008.